10 000 cas de dengue en Thaïlande cette année !

Dans un rapport publié récemment par les autorités sanitaires thaïlandaises, il a été confirmé que plus de 10 000 cas de dengue ont déjà été recensés en 2018 dans le pays.

Entre le début de l’année et le 15 mai, un total de 10 446 cas ont été signalés dans 77 provinces (soit un taux de 15,97 cas pour 100 000 habitants).

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15 décès

15 décès ont également été signalés pendant cette même période (soit un taux de 0,02 décès pour 100 000 habitants).

Ces données se divisent ainsi :

  • 6 140 cas de dengue et aucun décès
  • 4 165 cas de dengue hémorragique dont 2 décès.
  • 141 cas avec syndrome de choc dont 13 décès

Une majorité de cas à Phuket

Globalement, c’est à Phuket que le plus de cas ont été signalés, viennent ensuite Krabi et Nakhon Si Thammarat.

La dengue est une maladie infectieuse transmise par les moustiques et déclenchée par l’un des quatre virus apparentés. Cette maladie était autrefois appelée « break-bone fever » en raison des fortes douleurs articulaires et musculaires provoquées, qui donnent l’impression que les os se brisent.

Le virus se transmet après la piqûre d’un moustique Aedes infecté, également appelé « moustique tigre ». Elle n’est pas contagieuse d’une personne à l’autre.

La maladie peut être classée en trois catégories, de la moins grave à la plus grave : la dengue indifférenciée, celle hémorragique et enfin celle avec syndrome de choc.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le nombre de cas dans le monde se situe entre 50 et 100 millions par an. Cependant Outbreak News Today rapporte que les recherches de l’Université d’Oxford et du Wellcome Trust, utilisant des approches différentes, estiment que jusqu’à 390 millions de personnes seraient infectées chaque année dans le monde.

[source : siamactu.fr]

Les moustiques piquent plus lorsqu’ils ont soif

Durant les périodes sèches, les moustiques déshydratés seraient plus demandeurs de repas sanguins et donc plus à même de piquer et transmettre les maladies qu’ils véhiculent. Explications de texte.

Lorsqu’il fait chaud et sec, vous ressentez le besoin de vous désaltérer fréquemment. Et vous n’êtes pas les seuls : les moustiques, eux aussi, ont plus soif par temps chaud. Dans leur cas cependant, le grand verre d’eau fraîche laisse place au repas de sang. Selon des chercheurs en Sciences biologiques de l’université de Cincinnati (Etats-Unis), les moustiques femelles ne piquent pas que pour nourrir leurs œufs mais également pour s’hydrater. Les chercheurs ont publié une étude sur le sujet dans la revue Scientific Reports.

Plus il est déshydraté, plus le moustique pique

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont effectué des expériences en laboratoires. Ils se sont focalisés sur 2 espèces de moustiques : Culex pipiens, le moustique commun présent en abondance dans l’hémisphère Nord et Aedes aegypti , un moustique cousin du moustique tigre (Aedes albopictus) et vecteur comme lui de la fièvre jaune, de la dengue ou du Zika. Les scientifiques ont alors soumis les insectes contenus dans des tubes à différents environnements en faisant varier l’humidité relative de 0 à 75% jusqu’à obtenir des pertes hydriques variables : 10 à 15% ou 20 à 25%. En parallèle, des groupes de moustiques restaient totalement hydratés et avaient un accès libre à l’eau. Résultat : les conditions de déshydratation augmentaient la propension des moustiques à piquer un hôte pour se nourrir , hôte mimé ici par une fine membrane imitant de la peau animale et imbibée de sang de poulet. De leur côté, les moustiques ayant un accès facile à l’eau ne recherchaient pas autant les repas sanguins que les moustiques déshydratés. Plus précisément, la déshydratation a poussé 30% des moustiques femelles à rechercher un repas sanguin alors que sans pression de déshydratation, seulement 5 ou 10% des moustiques femelles se nourrissaient à un instant donné .

Fièvre jaune, Zika, paludisme et dengue

Cette étude qui devrait contribuer à comprendre et à anticiper les besoins hydriques des moustiques devrait également aider les médecins à combattre les maladies véhiculées par les moustiques.

« Nous avons trouvé les plus hauts taux de transmission du virus de la fièvre du Nil occidental pendant les épisodes de sécheresse car les moustiques peuvent utiliser les repas de sang pour compenser l’eau qu’ils perdent. »
Elise Didion, étudiante et co-auteure de l’étude constate dans un communiqué de l’université de Cincinnati

La compréhesion des réactions comportementales des moustiques à la sécheresse pourrait permettre de limiter le nombre de piqûres et donc le nombre de contamination potentielle. En effet, les différentes espèces de moustiques présentes dans le monde sont porteuses de plusieurs maladies parfois mortelles : le paludisme, la fièvre jaune, la dengue, l’encéphalite, le chikungunya ou encore le Zika.

Cette étude permet donc de comprendre pourquoi le moustique tigre pique autant dans le sud de la France. Lorsqu’on sait qu’il peut ne pas pleuvoir pendant des mois d’affilée, l’on pourrait se demander pourquoi le moustique tigre pique (puisqu’il n’a pas d’eau stagnante pour aller pondre). L’on comprend alors qu’il peut le faire par simple besoin physiologique.

[source : Medisite et compléments moustique tigre]

La Suisse trop froide pour le moustique tigre ?

Déjà installé au Tessin depuis 2003, le moustique tigre, capable de transmettre des virus comme la dengue ou le chikungunya ne s’est pas encore propagé au nord des Alpes. Peut-être à cause des températures, estime un expert

De son nom scientifique, aedes albopictus ne semble pas aimer toute la Suisse. Alors qu’il a envahit la France, dont les autorités sanitaires rappellent qu’il a conquis 42 départements (soit le double par rapport à l’année 2016), l’insecte ne semble pas près (voire prêt …) de s’installer sous nos latitudes, un poil trop froides pour lui. «La situation n’a pas beaucoup évolué», confirme Basil Gerber, représentant de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) au sein du groupe de travail moustique-tigre. Le nuisible invasif est toujours installé dans le Tessin, où il est arrivé en 2003, et aussi depuis peu dans la vallée grisonne voisine, le val Mesolcina. Mais dans les autres cantons, rien à signaler, ou presque.

Il n’y a pas de moustique-tigre en Suisse romande
Daniel Cherix

Si le moustique tigre est sous surveillance, c’est qu’il s’agit d’un vecteur de maladies telles que la dengue et le chikungunya. Sur ce point, « aucune raison de s’inquiéter », rappelle Basil Gerber: il faudrait en effet qu’un moustique pique une personne déjà malade afin de propager l’une de ces maladies, par ailleurs absentes de Suisse. « Il n’y a eu aucun cas de telle transmission dans le Tessin, où le moustique-tigre est installé depuis 2003 », ajoute Daniel Cherix, responsable du Groupe de travail Neobiota Romandie.

Un moustique tigre qui voyage en covoiturage

La Suisse garde plus particulièrement ce moustique à l’œil depuis l’été 2013, lorsque l’OFEV mit en place un projet pilote destiné à suivre sa progression dans le pays. Etant donné que cet insecte, qui vole plutôt mal, voyage le plus simplement du monde, c’est-à-dire en empruntant des véhicules circulant sur les grands axes, le projet consiste à surveiller des pièges à œufs placés le long de ces derniers, ainsi que dans quelques gares et aéroports.

Les experts s’attendaient à repérer au fil du temps un certain nombre de ces œufs au nord des Alpes, et ce d’autant que des moustiques-tigres avaient déjà été repérés à Bâle, à Genève et à Zurich. Mais mis à part quelques détections sporadiques depuis 2013, l’ennuyeux insecte rayé n’a pas conquis les plaines. «Il n’y a pas de moustique-tigre en Suisse romande», assure Daniel Cherix. «Les températures suisses, un peu plus basses, ont pu jouer en leur défaveur», avance Basil Gerber.

Mais présente ici depuis quinze ans, l’espèce se serait très bien adaptée à nos températures, objecte toutefois Daniel Cherix, qui attribue plutôt cette différence à l’efficacité du plan suisse. Dès que les premiers œufs sont détectés, une réponse biologique ou chimique est mise en place selon les cas, et suffit à stopper sa progression, estime-t-il. Du moins jusqu’à un certain point. «Il arrivera un jour ou l’autre en Suisse romande», prédit Daniel Cherix, qui rappelle qu’il est inutile de jouer aux apprentis entomologistes: seuls les spécialistes peuvent identifier un spécimen avec certitude.

[source : letemps.ch

Le gouvernement va recruter 300 personnes en service civique à la Réunion pour lutter contre l’épidémie de dengue

Alors que l’épidémie de dengue bat sont plein à La Réunion, le gouvernement va recruter 300 personnes en service civique « dans les jours qui viennent ». Leur objectif : faire « de la pédagogie et de la prévention ».

Epidémie dengue réunion

2598 cas confirmés sur l’île depuis le début de l’année 2018

« On rentre dans l’hiver austral, chacun peut penser que cette épidémie va un peu s’endormir », a expliqué la ministre Annick Girardin sur franceinfo. « Mais il faut rester très prudent, faire beaucoup d’information et de pédagogie notamment dans cette période hivernale parce que viendra effectivement le retour du beau temps et c’est souvent là que ça explose », a-t-elle insisté.

« 300 personnes du service civique vont être recrutés pour aller voir les populations et ainsi effectuer de la prévention locale ainsi que de la pédagogie et que cette épidémie ne connaisse pas un nouvel élan au printemps prochain », a-t-elle ajouté.

Au 7 mai, 356 cas de dengue ont été confirmés par les laboratoires de ville et hospitaliers, soit un total de 2598 cas à La Réunion depuis le début de l’année, selon les derniers chiffres de la préfecture. L’épidémie continue de progresser dans l’ouest et le sud et des cas ont été confirmés dans de nouvelles communes de l’île, a-t-on précisé de même source.

La dengue est transmise à l’homme par aedes albopictus, également appelé le moustique tigre en raison de ses rayures noires et blanches sur le corps et les pattes.

[source : Huffington Post]

Progression du moustique tigre en France par département

Comme chaque année depuis 2004, le moustique tigre colonise de nouveaux départements en France. Que ce soit naturellement, porté par les vents, ou en suivant les axes routiers dans l’habitacle de nos voitures au retour des vacances, sa progression semble inévitable.

La carte ci-dessous illustre la progression du moustique tigre en France, année par année depuis son introduction en métropole. Le constat est édifiant. Le moustique-tigre est désormais installé dans 42 départements, soit le double d’il y a deux ans.

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[source de la carte : France Inter]

Des moustiques tigres mutants à Toulouse ?

Après s’être adapté en France Metropolitaine, depuis la chaleur des tropiques vers les zones tempérées des cinq continents (dont la Haute-Garonne), le moustique tigre est-il maintenant en passe de défier le temps et de résister à nos hivers froids et humides ?

Leur arrivée précoce dans l’agglomération toulousaine, qui a été signalée la semaine dernière, laisse plus que préoccupés les spécialistes qui s’appuient sur un constat scientifique.

La diapause hivernale

«Cette espèce tropicale a pu coloniser nos régions grâce à sa capacité de réaliser une diapause hivernale, c’est-à-dire une hivernation de ses œufs, explique Jean-Louis Gély, directeur de la communication et des relations extérieures de l’EID Méditerranée, l’organisme public de démoustication conventionné par le ministère de la Santé (DGS) pour la surveillance entomologique.
Ce phénomène biologique est en effet induit par la baisse des températures et de photopériode (durée du jour et de la nuit). De fin octobre à mars, ces œufs n’éclosent plus».

Il semble donc impossible, a priori, de voir des moustiques tigres débarquer en plein mois de février comme l’ont pourtant constaté des habitants des secteurs de Rangueil ou du boulevard de Suisse, de part et d’autre de l’agglomération. «Si la part exacte de la photopériode ou de la température dans la reprise d’activité n’est pas encore claire, reconnaît Jean-Claude Gély, il est observé que des œufs diapausants ne peuvent pas éclore uniquement suite à un redoux qui n’est pas accompagné d’un rallongement significatif de la durée du jour.

De telles conditions sont observées, au plus tôt, dans nos régions et dans les secteurs les plus infestés, au mois de mars. Ensuite, les larves mettent environ quatre semaines à se développer, de sorte que les premiers moustiques-tigres adultes sont visibles sur le terrain qu’à partir de la mi-avril. La seule exception relevée à ce jour est une observation de moustiques tigres adultes à la mi-mars, dans l’Hérault, en 2017».

La fin de la trêve hivernale?


Alors, les insectes piqueurs n’étaient-ils qu’une espèce commune de nos contrées ou bien des Tigres en pleine mutation génétique, qui pourraient désormais se jouer des températures et des longues nuits d’hiver ? La question est posée aux scientifiques, qui devraient venir étudier directement sur le terrain, afin de vérifier les conditions in situ. Mais si la seconde hypothèse se confirmait, elle annonce de nouveaux tourments pour nos quotidiens de citadins, déjà exaspérés de guerroyer sur le front estival contre les envahisseurs. Il ne sera plus, alors, question de trêve…

[source : ladepeche.fr]

Le moustique-tigre éradiqué « par accident » sur un atoll

Dans le Pavifique Nord, sur l’atoll Palmyra, le moustique-tigre, vecteur de plusieurs virus, a disparu de façon inopinée. Autant dire que le phénomène, qui serait lié à l’éradication des rats, intéresse fortement les scientifiques du monde entier.

Ce scénario s’est déroulé sur l’atoll de Palmyra, réserve naturelle américaine située dans le Pacifique Nord. Cet atoll est habité par quelques dizaines de scientifiques, mais surtout peuplé jusqu’en 2011 d’oiseaux, de deux sortes de moustiques et de 40 000 rats. A l’époque, il a été décidé d’éliminer totalement les rongeurs afin de sauver les espèces d’oiseaux présentes sur la réserve et là, surprise: en même temps que les rats, disparaissent également tous les moustiques tigres de l’atoll, malgré la présence d’hommes sur l’île.

Comme si les moustiques-tigres n’avaient pas su s’adapter à un nouveau garde-manger. Plus étonnant encore, l’autre espèce présente, le culex quinquefasciatus, a perduré. De quoi interloquer les scientifiques qui, par la génétique ou la stérilisation de moustiques, cherchent à réaliser ce que la nature a produit par elle-même sur ce petit atoll. Cet épisode d’éradication secondaire accidentelle a fait l’objet d’une étude publiée dans la revue scientifique Biology letters: «Local extinction of the Asian tiger mosquito (Aedes albopictus) following rat eradication on Palmyra Atoll».

La disparition des moustiques tigres par encore réellement identifiée

Il n’est en revanche pas aisé de pouvoir reproduire la méthode. En effet, la cause originelle de la disparition des aedes albopictus n’est pas certaine. Ils pourraient être morts de faim. Ils pourraient par ailleurs avoir été victimes de leur consanguinité, avance un chercheur français. La disparition pourrait également être liée à la disparition de réservoirs à eau sur l’île. En effet, les rats, friands de pulpes de coco, laissent partout des coques de noix ouvertes, qui constituent des réceptacles idéals pour eau de pluie, et favorisaient les larves de moustiques.

[source: francetvinfo.fr]

Épidémie de dengue à la Réunion

Le chercheur Patrick Mavingui, directeur du PMIT (laboratoire « Processus infectieux en milieu insulaire tropical »), revient sur ses recherches concernant la dengue. Moustique stérile, échec du vaccin, formes différentes de la dengue… Il nous explique tout.

Quatre types différents de dengue

Il existe en fait 4 formes différentes de dengue, qui induisent des réactions différentes des anticorps, comme l’explique le chercheur.
A La Réunion en revanche, seules trois formes sévissent.

« En ce moment, dans la phase épidémique, les formes 1 et 4 circulent mais le type 2 reste majoritairement identifié », relate Patrick Mavingui.

Recherche sur les moustiques stériles

L’Université de La Réunion dispose d’un laboratoire de recherche, qui élève le fameux moustique tigre transgénique. « On les libère dans la nature pour qu’ils aillent copuler avec les femelles. Comme ils sont stérilisés il n’y aura pas de descendance ».

324 cas depuis le début de l’année

La dengue est très virulente cette année à La Réunion. L’épidémie prend énormément d’ampleur, notamment dans l’Ouest et le Sud de l’île.

« Les conditions météorologiques, en particulier les fortes pluies depuis le début de l’année, sont propices au développement du moustique tigre. Les prochaines semaines sont donc essentielles pour contenir la diffusion de la dengue par une action collective et coordonnée » précise l’Agence Régionale de Santé (ARS OI).
Cette situation fait penser au début de l’épidémie de chikungunya en 2005-2006. L’hiver austral n’a en effet pas stoppé la transmission de la dengue comme c’est le cas d’habitude. Contrairement aux années précédentes, où le nombre de cas diminuait significativement à la fin du mois de décembre, des foyers de transmission de dengue se sont maintenus sur l’île de La Réunion fin 2017.

Echec du Dengvexia

Face à cette situation, La Réunion, tout comme le reste du monde, ne dispose pas de vaccin. Le laboratoire Sanofi et son vaccin Dengvexia n’est pas parvenu à développer un traitement efficace contre les quatre souches de dengue simultanément.

Des moustiques de plus en plus résistants

Les insecticides ont longtemps permis de lutter contre les moustiques, mais les insectes sont devenus de plus en plus résistants à ces produits qui ont par ailleurs des conséquences néfastes pour l’environnement.
Plus de 100 pays, regroupant un quart de la population mondiale, sont considérés à risque d’épidémie de dengue.
Face à l’absence de thérapies efficaces contre la dengue, la lutte contre le moustique demeure le moyen le plus efficace pour prévenir la transmission du virus. Plusieurs moyens existent, comme la protection individuelle contre les piqûres, l’élimination mécanique des gîtes larvaires ou l’application d’insecticides.

[sources : linfo.re, francetvinfo.fr]

Les moustiques tigres déjà de retour début mars à Toulouse

L’hiver doux et pluvieux pourrait avoir favorisé la survie des moustiques qui sont déjà signalés dans plusieurs quartiers de Toulouse. Ce qui laisse craindre un nouvel été difficile.

Les Toulousains l’ont appris à leurs dépends depuis l’été dernier, l’enfer ce n’est pas les autres, comme le prétendait Jean-Paul Sartre, mais bel et bien les moustiques tigres ! Pour ceux qui ont vécu l’année dernière avec les sprays préventifs et les spirales de pyrèthre à portée de main, sans pouvoir s’installer dans leur jardin, obligés même d’endiguer les attaques à l’intérieur des habitations, la nouvelle a de quoi faire frémir. Oui, ils sont déjà de retour, dans plusieurs quartiers de Toulouse.

En effet, fin février déjà, des joueurs de football semblent avoir été attaqués sur les terrains de l’Enac, sur le campus de Rangueil, et des riverains du boulevard de Suisse ont vu leurs pires cauchemars se réveiller. Ce qui ne présage rien de bon pour les mois à venir, pour la période estivale en particulier.
«Si l’invasion de l’année dernière doit recommencer sans que les pouvoirs publics n’agissent, ça va devenir intolérable», remarque Gaby, qui a constaté que les insectes n’avaient rien perdu de leur virulence.

Les actions pour réduire la population de moustiques tigres


Il est essentiel d’éliminer les eaux stagnantes dans notre environnement immédiat. Mais le principe a largement montré ses limites en ville, où il est difficile de contrôler les négligences du voisin. Il n’est pas non plus question de compter sur la démoustication. Nicolas Sauthier, responsable du pôle de gestion des alertes sanitaires à la délégation de la Haute-Garonne de l’agence régionale de santé (ARS), l’a rappelé lors de la crise de l’an dernier : «L’emploi de produits phytosanitaires en traitement aérien est inefficace et n’est pas souhaitable d’un point de vue environnemental». Pire encore, une campagne d’extermination n’y ferait rien, puisque la résistance du moustique tigre, notamment, imposerait de recommencer en permanence. La seule politique sanitaire retenue est de n’intervenir que dans le cas où le moustique est susceptible d’avoir été en contact avec une personne contaminée par les virus tropicaux, dengue, zika ou chikungunya et donc susceptible de propager la maladie. Pour les autres cas, cette solution n’est pas envisageable. En attendant le retour d’expériences en cours sur la stérilisation des moustiques mâles, l’agence régionale de santé, fataliste, a prévenu : «Il faut se faire une raison, on devra vivre avec les moustiques comme les populations des tropiques en ont pris l’habitude». Et surtout, nous dit-on, relativiser les désagréments… et vivre à nouveau, cet été, au rythme de la danse de Saint-Guy ?

L’été dernier, on a recensé six interventions de démoustication à Toulouse, après enquête entomologique, pour des cas suspects de contamination possible par les virus zika, celui de la dengue ou du chikungunya.

La ville lance une campagne de prévention inédite

Françoise Roncato, adjointe au maire en charge de l’animal dans la ville, le reconnaît : «Nous avons vécu une année 2017 avec énormément de moustiques et de plaintes. Nous avons donc déjà commencé les réunions avec le conseil départemental et l’Agence régionale de santé, avec tous les directeurs de service pour alerter et donner les précautions à prendre dès maintenant. Cela n’avait jamais été fait.» Un travail sera mené dans les écoles, sur les toits, les accueils de loisirs, les crèches etc.
Les agents d’Allô Toulouse ont également été formés. Des fiches conseil sont à leur disposition, pour communiquer aux administrés. Une réunion grand public et une grosse campagne de communication sont aussi dans les tuyaux, à partir de mai. Mais la ville étudie aussi la possibilité d’installer des bornes anti-moustiques. Celles-ci diffuseraient des gaz à odeur de transpiration, qui attireraient les femelles qui se prendraient au piège de la borne. La mairie prendra sa décision en fonction du coût et de l’efficacité du système.