Après s’être adapté en France Metropolitaine, depuis la chaleur des tropiques vers les zones tempérées des cinq continents (dont la Haute-Garonne), le moustique tigre est-il maintenant en passe de défier le temps et de résister à nos hivers froids et humides ?
Leur arrivée précoce dans l’agglomération toulousaine, qui a été signalée la semaine dernière, laisse plus que préoccupés les spécialistes qui s’appuient sur un constat scientifique.
La diapause hivernale
«Cette espèce tropicale a pu coloniser nos régions grâce à sa capacité de réaliser une diapause hivernale, c’est-à-dire une hivernation de ses œufs, explique Jean-Louis Gély, directeur de la communication et des relations extérieures de l’EID Méditerranée, l’organisme public de démoustication conventionné par le ministère de la Santé (DGS) pour la surveillance entomologique.
Ce phénomène biologique est en effet induit par la baisse des températures et de photopériode (durée du jour et de la nuit). De fin octobre à mars, ces œufs n’éclosent plus».
Il semble donc impossible, a priori, de voir des moustiques tigres débarquer en plein mois de février comme l’ont pourtant constaté des habitants des secteurs de Rangueil ou du boulevard de Suisse, de part et d’autre de l’agglomération. «Si la part exacte de la photopériode ou de la température dans la reprise d’activité n’est pas encore claire, reconnaît Jean-Claude Gély, il est observé que des œufs diapausants ne peuvent pas éclore uniquement suite à un redoux qui n’est pas accompagné d’un rallongement significatif de la durée du jour.
De telles conditions sont observées, au plus tôt, dans nos régions et dans les secteurs les plus infestés, au mois de mars. Ensuite, les larves mettent environ quatre semaines à se développer, de sorte que les premiers moustiques-tigres adultes sont visibles sur le terrain qu’à partir de la mi-avril. La seule exception relevée à ce jour est une observation de moustiques tigres adultes à la mi-mars, dans l’Hérault, en 2017».
La fin de la trêve hivernale?
Alors, les insectes piqueurs n’étaient-ils qu’une espèce commune de nos contrées ou bien des Tigres en pleine mutation génétique, qui pourraient désormais se jouer des températures et des longues nuits d’hiver ? La question est posée aux scientifiques, qui devraient venir étudier directement sur le terrain, afin de vérifier les conditions in situ. Mais si la seconde hypothèse se confirmait, elle annonce de nouveaux tourments pour nos quotidiens de citadins, déjà exaspérés de guerroyer sur le front estival contre les envahisseurs. Il ne sera plus, alors, question de trêve… [source : ladepeche.fr]