Les moustiques tigres déjà de retour début mars à Toulouse

L’hiver doux et pluvieux pourrait avoir favorisé la survie des moustiques qui sont déjà signalés dans plusieurs quartiers de Toulouse. Ce qui laisse craindre un nouvel été difficile.

Les Toulousains l’ont appris à leurs dépends depuis l’été dernier, l’enfer ce n’est pas les autres, comme le prétendait Jean-Paul Sartre, mais bel et bien les moustiques tigres ! Pour ceux qui ont vécu l’année dernière avec les sprays préventifs et les spirales de pyrèthre à portée de main, sans pouvoir s’installer dans leur jardin, obligés même d’endiguer les attaques à l’intérieur des habitations, la nouvelle a de quoi faire frémir. Oui, ils sont déjà de retour, dans plusieurs quartiers de Toulouse.

En effet, fin février déjà, des joueurs de football semblent avoir été attaqués sur les terrains de l’Enac, sur le campus de Rangueil, et des riverains du boulevard de Suisse ont vu leurs pires cauchemars se réveiller. Ce qui ne présage rien de bon pour les mois à venir, pour la période estivale en particulier.
«Si l’invasion de l’année dernière doit recommencer sans que les pouvoirs publics n’agissent, ça va devenir intolérable», remarque Gaby, qui a constaté que les insectes n’avaient rien perdu de leur virulence.

Les actions pour réduire la population de moustiques tigres


Il est essentiel d’éliminer les eaux stagnantes dans notre environnement immédiat. Mais le principe a largement montré ses limites en ville, où il est difficile de contrôler les négligences du voisin. Il n’est pas non plus question de compter sur la démoustication. Nicolas Sauthier, responsable du pôle de gestion des alertes sanitaires à la délégation de la Haute-Garonne de l’agence régionale de santé (ARS), l’a rappelé lors de la crise de l’an dernier : «L’emploi de produits phytosanitaires en traitement aérien est inefficace et n’est pas souhaitable d’un point de vue environnemental». Pire encore, une campagne d’extermination n’y ferait rien, puisque la résistance du moustique tigre, notamment, imposerait de recommencer en permanence. La seule politique sanitaire retenue est de n’intervenir que dans le cas où le moustique est susceptible d’avoir été en contact avec une personne contaminée par les virus tropicaux, dengue, zika ou chikungunya et donc susceptible de propager la maladie. Pour les autres cas, cette solution n’est pas envisageable. En attendant le retour d’expériences en cours sur la stérilisation des moustiques mâles, l’agence régionale de santé, fataliste, a prévenu : «Il faut se faire une raison, on devra vivre avec les moustiques comme les populations des tropiques en ont pris l’habitude». Et surtout, nous dit-on, relativiser les désagréments… et vivre à nouveau, cet été, au rythme de la danse de Saint-Guy ?

L’été dernier, on a recensé six interventions de démoustication à Toulouse, après enquête entomologique, pour des cas suspects de contamination possible par les virus zika, celui de la dengue ou du chikungunya.

La ville lance une campagne de prévention inédite

Françoise Roncato, adjointe au maire en charge de l’animal dans la ville, le reconnaît : «Nous avons vécu une année 2017 avec énormément de moustiques et de plaintes. Nous avons donc déjà commencé les réunions avec le conseil départemental et l’Agence régionale de santé, avec tous les directeurs de service pour alerter et donner les précautions à prendre dès maintenant. Cela n’avait jamais été fait.» Un travail sera mené dans les écoles, sur les toits, les accueils de loisirs, les crèches etc.
Les agents d’Allô Toulouse ont également été formés. Des fiches conseil sont à leur disposition, pour communiquer aux administrés. Une réunion grand public et une grosse campagne de communication sont aussi dans les tuyaux, à partir de mai. Mais la ville étudie aussi la possibilité d’installer des bornes anti-moustiques. Celles-ci diffuseraient des gaz à odeur de transpiration, qui attireraient les femelles qui se prendraient au piège de la borne. La mairie prendra sa décision en fonction du coût et de l’efficacité du système.