L’épidémie de chikungunya prend de l’ampleur aux Antilles et en Guyane, avec près de 300 cas. la question du moment est de savoir si le moustique vecteur, Aedes aegypti peut ou non transmettre deux virus, le chikungunya et la dengue, simultanément. Probablement, selon Anna-Bella Failloux, chercheur à l’Institut Pasteur.
Un autre moustique, le moustique tigre (aedes albopictus), peut quant-à-lui transmettre simultanément la dengue et le chikungunya (voir l’article publié par Anna-Bella Failloux en 2009, entomologiste à l’Institut Pasteur .
Au Gabon, certaines personnes avaient contracté en même temps ces deux virus, et les tests menés en laboratoire ont confirmé que c’était bien le moustique tigre qui pouvait transmettre ces deux virus simultanément en une seule piqure. En 2006 à La Réunion, plusieurs cas de co-infection avaient été suspectés, mais ces co-infections avaient bel et bien été confirmées en Inde, à Madagascar
Pour l’instant, une seule personne aurait contracté les deux virus à la fois à la Martinique mais ce probable cas de co-infection n’a pas été encore confirmé. il est donc important de savoir si Aedes aegypti, vecteur de la dengue et du chikungunya aux Antilles peut, comme son cousin le moustique tigre (Aedes albopictus) transmettre les deux virus simultanément. Il est par ailleurs à noter que la souche de chikungunya qui sévit aux Antilles n’est identique à celle qui a sévi à La Réunion en 2006.
L’institut Pasteur vient de recevoir des moustiques Aedes aegypti provenant de la Martinique, de la Guyane, de la Guadeloupe, de St Martin ainsi que des moustiques tigres (Aedes albopictus) provenant de Rio (où aura lieu la coupe du monde de football en 2014), des Etats-Unis et du sud de la France. Anna-Bella Failloux et son équipe vont mener plusieurs expériences très rapidement, afin de déterminer si oui ou non ces moustiques, vecteurs de la dengue peuvent être surinfectés par un deuxième virus, en l’occurrence le chikungunya.
[source : outre-mer 1ère]