Le moustique tigre est arrivé en France en 2004 via les Alpes-Maritimes. Cet insecte, vecteur de la dengue et du chikungunya, s’étend chaque année plus loin en France métropolitaine. Depuis 2004, 20 départements ont signalé officiellement sa présence, (Haute-Corse, Corse-du-Sud, Alpes-de-Haute-Provence, Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault, Vaucluse, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Orientales, Aude, Haute-Garonne, Drôme, Ardèche, Isère, Rhône, Gironde, Savoie et Saône-et-Loire).
Le plan national anti-dissémination en 2015
En 2014, le moustique tigre a été détecté à Paris et dans 16 autres départements (Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Loir-et-Cher, Vendée, Deux-sèvres, Charente-Maritime, Landes, Pyrénées-Atlantiques, Côte-d’Or, Yonne, Tarn, Haute-Loire, Lozère et Hautes-Alpes). La présence de ce moustique en France a entraîné la mise en place, en 2006, du plan national anti-dissémination du chikungunya et de la dengue en métropole.
Ce dispositif, qui est activé chaque année au 1er mai et ce jusqu’au 30 novembre, associe une surveillance humaine et entomologique à des mesures de prévention et de contrôle afin de « prévenir et évaluer les risques de dissémination, renforcer la lutte contre les moustiques vecteurs, informer et mobiliser la population et les professionnels de santé et développer la recherche et les connaissances », note la Direction générale de la santé (DGS) dans son instruction. Il est fondé sur deux éléments essentiels :
- la déclaration obligatoire des cas de dengue ou de chikungunya confirmés
- un dispositif local et saisonnier de surveillance renforcée dans les départements où le moustique tigre est implanté
Bilan 2014 du plan anti-dissémination
En 2014, 489 cas de chikungunya et 201 cas de dengue ont été officiellement déclarés via le formulaire de déclaration obligatoire, mais 2 327 cas de chikungunya et 953 cas de dengue ont également été rapportés via le réseau de laboratoires. La majorité des cas a été déclaré en Ile-de-France. La majorité de ces cas était constitués de cas dits « importés », c’est à dire que les personnes infectées l’ont été hors du territoire métropolitain.
Durant l’été 2014 en revanche, « quatre cas autochtones de dengue en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et un foyer de 11 cas autochtones de chikungunya dans l’agglomération de Montpellier ont été enregistrés ». On parle de cas autochtones lorsque la personne qui présente les symptômes n’a pas voyagé hors de France dans des pays où ces virus sont présents et actifs. Ils ont donc été contaminés sur le territoire. L’année 2014 s’est donc révélée particulièrement significative en termes d’importation et de transmission des virus en métropole.
Le plan anti-dissémination a permis de « limiter les épisodes autochtones, mais il devra évoluer en fonction de l’extension rapide du vecteur pour être réactif, exhaustif et efficient », concluent Alexandra Septfons et col. dans le « BEH ».
[source : le quotidien du médecin]