Moustique et sida

Les études montrent que le sida (syndrome immuno-déficitaire acquis) ne peut pas être transmis par le moustique. En effet, cette maladie n’est pas une maladie au sens usuel du terme. Elle est caractérisée par des infections répétées et rebelles dites opportunistes qui deviennent graves chez les malades du fait de l’effondrement du système immunitaire.

Les seuls modes de transmission du sida aujourd’hui prouvés sont le sang et le sperme.
L’implication d’autres liquides organiques dans la contamination (larmes ou salive) n’a jamais été démontrée.
Le rôle des insectes, et plus particulièrement des moustiques est actuellement maintenant nié.

Cette question régulièrement posée : le moustique peut-il transmettre le sida ? La réponse est non, ainsi que l’expliquent Gilbert Sinègre, directeur technique et scientifique honoraire de l’EID Méditerranée, et le docteur Jean Cousserans, médecin parasitologue, secrétaire du Conseil scientifique de l’EID Méditerranée.

Par exemple, concernant le paludisme, plusieurs conditions doivent être réunies pour que le cycle s’accomplisse :
– l’hôte contaminé (le réservoir) doit, au moment de la piqûre, se trouver à une phase de la maladie telle qu’une charge importante de parasites soit véhiculée dans son sang, ce qui ne se produit qu’à des moments bien précis du cycle parasitaire dans l’hôte réservoir.
– le parasite (protozoaire ou virus) doit accomplir également un cycle particulier dans le corps du vecteur avec, en préambule, la faculté d’être protégé contre toute atteinte destructive par ses enzymes digestives, puis passe sa barrière stomacale pour gagner sa cavité générale, s’y multiplier et gagner les glandes salivaires de l’insecte piqueur.
– l’hôte sain doit être un individu sensible au parasite, c’est à dire ne pas avoir développé une résistance à la maladie.

Ces diverses conditions réunies, le cycle est le suivant : le moustique femelle pique un individu malade (du paludisme) et injecte auparavant sa salive urticante mais dépourvue de parasite. Elle absorbe le sang parasité.
Le parasite, après modification, passe dans les glandes salivaires. La femelle se gorgera à nouveau, avant ou après sa ponte, sur un individu sain et sensible. Elle injectera une salive porteuse de parasites et contaminera ainsi l’individu sain.

On pourrait donc penser que le virus du sida puisse être transmis par la piqûre infectante d’un moustique à partir de sa salive, ou par phorésie (transport passif) sur les pièces buccales, ou par écrasement du moustique venant de se gorger partiellement sur un sidéen.
Il a été prouvé que le virus du sida est digéré en moins de 24 h par les enzymes stomacales des moustiques et détruit dans sa totalité. Il n’existe donc aucune probabilité que le virus passe de l’estomac dans la cavité générale puis dans les glandes salivaires. La phorésie est par ailleurs impossible car la charge virale est trop faible. En effet, un sidéen n’a dans son sang que très peu de virus, soit 10 unités (HIV). Les études montrent que s’il en avait 1 000 unités, la probabilité d’injecter une seule unité par phorésie serait de 1 sur 10 millions, autrement dit : 10 millions de moustiques piquant chacun 10 millions de sidéens devraient piquer en même temps un individu sain, c’est-à-dire interrompre tous leur repas sur sidéen et immédiatement piquer le même hôte ! Rappelons qu’hors de l’organisme, du sang ou du sperme, le virus a une durée de vie très courte. Il est donc évident que la contamination par phorésie est en pratique impossible. La même approche vaut pour l’écrasement, à partir duquel le sang du vecteur n’est pas injecté dans l’organisme et ne contient pas une charge virale suffisante du virus par ailleurs très vite détruit à l’air libre.

[source : eid med]