Propagation du moustique tigre en Algérie

Une menace réelle

Le ministère de la santé indique dans un communiqué que la propagation du moustique-tigre devient une « réelle menace » pour les wilayas du littoral algérien et les zones humides. Selon la même source, les larves de ce moustique, dont le nom scientifique est Aedes albopictus, se développent essentiellement dans des gîtes larvaires produits par les habitants eux-mêmes, tels que les récipients, ustensiles, pneus usagés, abandonnés et contenant de l’eau. Contrairement au moustique traditionnel, le moustique-tigre ne se développe pas dans des eaux usées, mais dans des eaux limpides et propres.

Une propagation encore sous contrôle ?

Le ministère indique malgré tout que « le contrôle de la densité de ce moustique est faisable par une large sensibilisation de la population ». En effet, une campagne d’information et de sensibilisation des citoyens à travers les différents medias a été déjà lancée par l’équipe de l’institut Pasteur d’Algérie (IPA) et se poursuivra les semaines qui viennent.

Une journée de formation des techniciens du bureau d’hygiène communal (BHC) des wilayas du Centre sur l’utilisation des pièges pondoirs sera par exemple organisée à l’IPA à la fin de ce mois d’octobre pour lutter contre la propagation du moustique tigre.

Cette formation, qui comprendra également le comptage des œufs de moustiques récoltés, continuera en 2018 et sera élargie à tous le BHC des wilayas à risque de propagation du moustique-tigre.

Des sites sous surveillance

Par ailleurs, la surveillance entomologique à l’aide de pièges pondoirs (pour détecter les œufs du moustique tigre) « sera poursuivie par l’équipe d’entomologistes de l’IPA, afin de suivre les densités de cet insecte au niveau des zones colonisées et pour évaluer l’impact de la démoustication », indique le ministère. Dans le cadre des échanges scientifiques et de formation, l’IPA envisage « une collaboration scientifique avec l’Entente interdépartementale de démoustication du littoral méditerranéen (EID), organisme français chargé de la lutte contre le moustique tigre », ajoute la même source.

Des habitations pouponnières à moustiques tigres

Les maisons étaient déjà envahies par les moustiques, qui prolifèrent dans de véritables pouponnières situées dans les caves des immeubles des nombreuses cités à travers le pays. Ces caves sont inondées par les eaux usées, du fait notamment des travaux bâclés par les entreprises de réalisation dans le secteur du bâtiment. Hors de tout contrôle, ces sociétés livrent des projets bâclés avec la complicité des entreprises relevant du ministère de l’Habitat mais aussi des autorités locales. En somme, l’Algérie n’échappera certainement pas à cet insecte, en l’occurrence le moustique tigre qui ne manquera pas de le piquer pendant avant que le moustique local n’acheve la besogne la nuit !

Vent de panique en algerie

Cette annonce a généré une alerte générale dans les hôpitaux de la capitale. Plusieurs personnes se sont en effet adressées en urgence dans des hôpitaux de la capitale, suite à des piqures au niveau de leur bras, pieds et même visages.

Il s’agissait de piqures de moustique tigre, dont une première apparition a été constatée à l’ouest du pays avant d’être signalée au centre du pays, plus exactement dans le grand Alger. Dans la capitale, le phénomène a été notamment signalé dans les localités de Dar El Beida, El Harrach, à Zéralda et Staoueli.

Selon Dr Saïd Boubidi, médecin à l’Institut Pasteur d’Algérie, ce moustique est arrivé en Algérie à partir de l’Europe. Il a atterri à Oran, avant d’arriver au centre du pays. D’après la même source, les caractéristiques de cet insecte est qu’il attaque de jour. « Les Algériens ne sont pas habitués à cet insecte. Cela peut susciter des craintes chez certains citoyens», a indiqué le médecin, sur les ondes de la radio nationale. La présence du moustique dans cette région peut s’expliquer par le fait qu’il s’installe aisément dans des endroits humides où la végétation se mélange aux eaux stagnantes, un milieu très propice à sa reproduction.

[source : toutdz.com et lesechosdalger.com]