15 millions de moustiques génétiquement modifiés lâchés sur l’île de Saba

Après la Floride, c’est sur l’île de Saba que vont être lâchés des moustiques OGM issus de la société britannique Oxitec. Les autorités sanitaires des Pays-Bas ont donné leur accord pour qu’une quinzaine de millions de ces moustiques soit lâchée sur son territoire d’outre-mer, situé aux Caraïbes. Ces moustiques transgéniques seront lâchés dans la nature pendant un an sur plusieurs zones inhabitées de l’île.

Le but est de tester si l’utilisation de ces moustiques génétiquement modifiés aide vraiment à stopper la prolifération de l’Aedes Aegypti (attention, ce n’est pas le moustique tigre, mais un cousin). Ce dernier est le principal vecteur de nombreuses maladies telles que la dengue, le Zika ou le Chikungunya.

Aedes Ageypti

Ce type de moustique a déjà été utilisé à des fins similaires au Brésil, aux Îles Caïman et au Panama. Dans le cas de l’île de Saba, l’autorisation a été délivrée le 6 juillet 2017.

Les moustiques OGM d’Oxitec sont en fait des Aedes Aegypti mâles qui ont été génétiquement modifiés afin d’être mortels pour leurs progénitures. Grâce à des modifications de gènes de type OX513A, ils transmettent un gène tueur à la prochaine génération qui meurt avant d’être en âge de se reproduire. Cela permet d’éliminer rapidement la population locale de moustiques.

Cependant pour des résultats vraiment concluants, il faudra procéder à des envois successifs et réguliers. Une simple petite poignée de survivants peut en effet assurer la reproduction rapide des moustiques. Cela prend six à huit semaines entre chaque envoi pour décimer une colonie.

Des risque pour l’homme et son environnement ?

Une question pertinente, quand on sait que l’île de Saba compte quand même 1 800 habitants. Si on en croit le rapport d’évaluation des risques publié par l’Institut national pour la santé publique et l’environnement des Pays-Bas, la population humaine n’aura rien à craindre.

Le rapport affirme que les moustiques mutants ne présentent aucune « incidence négative sanitaire et environnementale. »

Sinon, la disparition de la population de moustiques locale ne devrait également pas avoir d’impact négatif sur la chaîne alimentaire de l’île. Enfin, en cas d’ingestion accidentelle d’un moustique OGM par l’homme, ce dernier ne court aucun risque d’empoisonnement ou autre.

[source : fredzone.org]