Le moustique tigre continue à remonter le long de la façade Atlantique. Même si aucune activité biologique n’a été observée en Bretagne, des sites d’entrée ont été placés sous surveillance dans le Morbihan.
Le moustique tigre, qui avait déjà été aperçu en Vendée en juillet dernier, a été repéré par un habitant, qui a envoyé sa photo depuis son smartphone à l’Entente interdépartementale de démoustication (EID). En effet, l’EID Atlantique a mis en place une application sur téléphone portable qui permet à n’importe quel citoyen, qui a un doute sur un moustique, d’envoyer une cliché immédiatement à l’EID. 800 signalements ont ainsi été reçus par l’EID. L’Entente a donc pu déclencher immédiatement les mesures de traitement à Fontenay-le-Comte.
Le moustique tigre est apparu pour la première fois en France en 1999, poursuit inexorablement sa remontée le long de la côte Atlantique. Il est très présent et actif le long du bassin méditerranéen, en Corse, en Gironde, en Lot-et-Garonne. Il a été détecté plusieurs fois sur des aires d’autoroute en Charente-Maritime en 2013 et il est maintenant en phase de préimplantation en Vendée. « Son évolution est telle qu’il faut s’attendre, en Bretagne, à des détections dans les cinq prochaines années », indique Sébastien Chouin, directeur scientifique de l’EID.
Le Morbihan, porte d’entrée potentielle, a donc été placé sous surveillance. Le port de Lorient ainsi que des sociétés qui importent des carcasses de pneus sont considérés comme des « sites stratégiques ». Des points de piégeage ont été installés dans ces endroits. l’EID Atlantique est actuellement mobilisé dans le cadre d’un arrêté préfectoral de lutte contre les moustiques dans le Morbihan pour réguler préventivement les populations larvaires des espèces les plus agressives. Vingt-deux communes littorales, possédant de larges zones humides, sont surveillées et font l’objet d’opérations de traitement. Des techniciens opèrent au pulvérisateur dans les zones d’eau stagnante pour empêcher l’éclosion des oeufs. L’EID parle de régulation car ce n’est pas l’élimination qui est recherchée, hormis pour le moustique tigre. « Nous venons de connaître une forte activité suite aux passages pluvieux et aux grandes marées », indique Sébastien Chouin.