Épidémie de dengue à la Réunion

Le chercheur Patrick Mavingui, directeur du PMIT (laboratoire « Processus infectieux en milieu insulaire tropical »), revient sur ses recherches concernant la dengue. Moustique stérile, échec du vaccin, formes différentes de la dengue… Il nous explique tout.

Quatre types différents de dengue

Il existe en fait 4 formes différentes de dengue, qui induisent des réactions différentes des anticorps, comme l’explique le chercheur.
A La Réunion en revanche, seules trois formes sévissent.

« En ce moment, dans la phase épidémique, les formes 1 et 4 circulent mais le type 2 reste majoritairement identifié », relate Patrick Mavingui.

Recherche sur les moustiques stériles

L’Université de La Réunion dispose d’un laboratoire de recherche, qui élève le fameux moustique tigre transgénique. « On les libère dans la nature pour qu’ils aillent copuler avec les femelles. Comme ils sont stérilisés il n’y aura pas de descendance ».

324 cas depuis le début de l’année

La dengue est très virulente cette année à La Réunion. L’épidémie prend énormément d’ampleur, notamment dans l’Ouest et le Sud de l’île.

« Les conditions météorologiques, en particulier les fortes pluies depuis le début de l’année, sont propices au développement du moustique tigre. Les prochaines semaines sont donc essentielles pour contenir la diffusion de la dengue par une action collective et coordonnée » précise l’Agence Régionale de Santé (ARS OI).
Cette situation fait penser au début de l’épidémie de chikungunya en 2005-2006. L’hiver austral n’a en effet pas stoppé la transmission de la dengue comme c’est le cas d’habitude. Contrairement aux années précédentes, où le nombre de cas diminuait significativement à la fin du mois de décembre, des foyers de transmission de dengue se sont maintenus sur l’île de La Réunion fin 2017.

Echec du Dengvexia

Face à cette situation, La Réunion, tout comme le reste du monde, ne dispose pas de vaccin. Le laboratoire Sanofi et son vaccin Dengvexia n’est pas parvenu à développer un traitement efficace contre les quatre souches de dengue simultanément.

Des moustiques de plus en plus résistants

Les insecticides ont longtemps permis de lutter contre les moustiques, mais les insectes sont devenus de plus en plus résistants à ces produits qui ont par ailleurs des conséquences néfastes pour l’environnement.
Plus de 100 pays, regroupant un quart de la population mondiale, sont considérés à risque d’épidémie de dengue.
Face à l’absence de thérapies efficaces contre la dengue, la lutte contre le moustique demeure le moyen le plus efficace pour prévenir la transmission du virus. Plusieurs moyens existent, comme la protection individuelle contre les piqûres, l’élimination mécanique des gîtes larvaires ou l’application d’insecticides.

[sources : linfo.re, francetvinfo.fr]