Le virus du Nil occidental (en anglais : West Nile virus) est un virus de la famille des flaviviridae et du genre Flavivirus. On le retrouve à la fois dans les régions tropicales et les zones tempérées. Il est par ailleurs maintenant régulièrement cité dans l’actualité en France métropolitaine, transporté par le fameux moustique tigre
Historique
Son nom provient du district de West Nile en Ouganda où il a été identifié pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d’une forte fièvre. Il a ensuite été détecté chez des hommes, des oiseaux et des moustiques en Égypte dans les années 1950, et a depuis été retrouvé chez l’homme ou l’animal dans divers pays, dont la France. Il est désigné également sous le nom de virus de Rabensburg.
Il infecte principalement les oiseaux, mais on a la preuve qu’il peut infecter, outre les hommes, les chevaux, les chiens, les chats, les chauves-souris, les tamias, les mouffettes, les écureuils et les lapins domestiques. La principale voie d’infection de l’homme est la piqûre d’un moustique infecté.
Symptômes
Le virus du Nil occidental peut se manifester de trois façons différentes sur les humains.
- Dans 72% des cas : une infection asymptomatique chez la grande majorité des gens qui ne présentent aucun trouble apparent (80 % des cas passent inaperçus) :
- Dans 20% des cas : discret syndrome fébrile, semblable à la grippe, connu sous le nom de fièvre du Nil occidental
- Dans 8% des cas : une maladie neuroinvasive appelée méningite ou encéphalite du Nil occidental.
Dans la seconde éventualité, l’épisode fébrile apparaît après une période d’incubation de 3 à 6 jours. Il se caractérise par la survenue, accompagnée de maux de tête et de dos, de frissons, de sueurs, de douleurs musculaires, d’un gonflement des ganglions du cou, d’une toux, et de symptômes respiratoires. En plus de ce syndrome grippal, il existe parfois une brève éruption cutanée et certains patients présentent des symptômes gastro-intestinaux avec des nausées, des vomissements, une perte d’appétit ou des douleurs abdominales, ainsi que de la diarrhée. Tous les symptômes sont spontanément résolutifs en 7 à 10 jours, mais la fatigue peut se prolonger pendant plusieurs semaines et les adénopathies persister jusqu’à deux mois.
Dans moins de 15 % des cas, des complications peuvent survenir telles que méningites, encéphalites, ou autres.
L’encéphalite qui est la forme la plus grave se manifeste par des symptômes similaires aux précédents mais aussi par une baisse de la vigilance, pouvant aller jusqu’à un état comateux. Les réflexes ostéo-tendineux sont d’abord vifs, puis abolis. Il existe également des troubles extrapyramidaux. La récupération est marquée par une longue période de convalescence avec une grande fatigue.
La survenue de flambées récentes a conduit à une étude plus approfondie de la maladie et d’autres formes, plus rares, ont été identifiées. La moelle épinière peut être infectée, avec apparition d’une myélite antérieure avec ou sans encéphalite4. Une association avec le syndrome de Guillain-Barré a été identifiée5 et parmi d’autres effets rares on a observé une choriorétinite multifocale (qui possède une spécificité à 100 % pour l’identification d’une infection par le virus du Nil occidental chez les patients atteints d’encéphalite)6, une hépatite, une myocardite, une néphrite, une pancréatite et une splénomégalie
Diagnostic
La numération – formule sanguine peut montrer une augmentation modérée du nombre de leucocytes. L’analyse du liquide céphalo-rachidien montre un taux de protéine augmenté (non spécifique lors d’une encéphalite ou d’une méningite), un nombre de cellule (pléiocytose) habituellement inférieur à 500/mm3, avec une proportion de neutrophiles proche de 50 %.
Le diagnostic repose sur la mise en évidence d’IgM spécifique du virus dans le sérum ou le liquide céphalo-rachidien. L’ARN viral peut être également détecté dans le sérum des patients dès la première semaine.
L’imagerie cérébrale est habituellement normale mais il peut exister des lésions focales.