Pas le droit à la « démoustication de confort » à Nîmes

Dépend de l’arrêté préfectoral

Si vous voulez pouvoir prétendre à une démoustication de confort, il faut habiter l’une des communes gardoises identifiées par arrêté préfectoral comme zones marécageuses. Dans le cas contraire, vous n’y aurez pas droit.

Pas facile de vivre dans les environs du cadereau de la rue Cristino-Garcia (quartier en face de Jardiland). Depuis des mois, le canal en béton destiné à évacuer les eaux en cas d’inondation, est laissé à l’abandon. De ce fait, dans l’eau qui stagne là toute l’année, s’est développé tout un écosystème : des roseaux poussent en bosquets touffus dans une eau boueuse et pleine de déchets, où prospèrent les insectes et bien sûr, de nombreux moustiques.

moustiques canal

Des riverains à bout

“Été comme hiver, c’est l’enfer ! On est envahis ! Certains jours, je ne peux même pas laisser sortir les enfants dans le jardin. Mon neveu a développé des allergies aux piqûres et j’ai peur qu’ils attrapent un jour l’une de ces maladies graves transmises par le moustique tigre…”, déclare une riveraine. L’EID (Entente interdépartementale de démoustication), opérateur en charge de la surveillance et de la lutte contre le moustique pour, entre autres, le département du Gard (à qui incombe la lutte au titre de la compétence de santé publique), se veulent rassurants.

Pas de moustique tigre ?

“L’Aedes albopictus (nom scientifique du moustique tigre, NDRL) a peu de chances de se développer dans ce canal”, estime Jean-Claude Mouret, du service coordination des opérations à l’EID. “Ce moustique tropical a trouvé une niche écologique en se reproduisant près de l’homme dans de tout petits espaces en eau comme les coupelles sous les pots de fleurs ou les jouets d’enfant laissés dans le jardin. C’est pourquoi les particuliers ont un grand rôle à jouer dans cette lutte.”

Mais d’autres types de moustiques

Ce n’est en revanche pas parce qu’il ne produit pas de moustiques tigres, que le canal ne génère pas de nuisances. En effet, cette eau chargée de matières organiques est idéale pour héberger le Culex piquiens, une espèce très répandue dans nos zones tempérées et marécageuses où le moustique peut pondre ses œufs à la surface de l’eau. Contrairement aux Aedes caspius et detritus, également très communs dans nos contrées mais qui ont besoin d’un sol sec pour pondre des œufs, lesquels écloront lors d’une prochaine mise en eau. Face à la prolifération de ces espèces endémiques, le Département du Gard a accepté de prendre en charge la lutte contre les nuisances entraînées par les piqûres. C’est ce que les spécialistes de l’EID appellent de la démoustication “de confort”.

La convention de démoustication de confort

Dans le cadre de cette convention, les habitants du département peuvent demander à bénéficier d’une démoustication, effectuée après diagnostic de spécialistes. Sauf que, pour pouvoir en bénéficier, il faut habiter l’une des communes gardoises identifiées par arrêté préfectoral comme zones marécageuses. “La liste des communes a été établie dans les années 60 car les zones humides n’ont pas bougé depuis”, explique Jean-Claude Mouret. Il confirme que les Saint-Gillois ou les habitants de Vauvert, infestés de moustiques, peuvent demander l’intervention de l’EID à titre personnel. Mais pas les Nîmois. Même ceux qui vivent près de marais artificiels. Ne reste donc plus qu’à se rapprocher de la commune, pour qu’elle nettoie le site.

Contacté par les riverains à plusieurs reprises par le passé, le service pluvial de la mairie dévoilait dernièrement que le chantier de curage du canal devrait être effectué très prochainement. “Nous attendions des financements qui viennent d’arriver”, explique Vincent Altier, du service pluvial. “Nous prévoyons de nettoyer une fois par an a minima mais la situation devrait s’améliorer quand l’ouvrage sera relié au cadereau d’Uzès.” Une intervention très attendue par un autre riverain du canal, qui souffre encore plus des odeurs que des moustiques. Mais l’attente s’éternise !

Même les chiens de la région sont importunés par les moustiques, proche du canal, c’est fou. Ils doivent sE cacher dans leur niche pour chien avec une moustiquaire adaptée, c’est devenu ennuyeux.

[source : midilibre.fr]