Après les crues, les moustiques s’installent

Les régions frappées par les inondations vont certainement voir leur population de moustiques grandir dans des proportions supérieures à la normale ces prochaines semaines, à la faveur des pluies exceptionnelles du mois de mai et de l’arrivée de l’été.

« On surveille les zones inondées car si les températures augmentent, ce sera le dernier facteur manquant pour un développement important du nombre de moustiques. », explique Stéphane Robert, président du site Vigilance-moustiques.

Un hiver doux puis des innondations

Le premier élément en place est l’hiver doux en 2015/2016 qui a permis aux larves de mieux passer cette période et d’être de fait plus nombreuses que d’habitudes, prêtes à éclore. Les conditions météorologiques des derniers jours joueront également un rôle important : « Les inondations vont laisser avec la décrue des eaux stagnantes pendant un certain temps, celles qui mettront du temps à se retirer et qui favorisent la prolifération de moustiques », ajoute Stéphane Robert.

Des larves résistantes aux intempéries

Les larves sont résistantes aux intempéries : « Les inondations lessivent les gîtes larvaires à moustiques, c’est-à-dire que les larves peuvent être emportées et mourir des suites de ces déplacements. Toutefois la persistance d’eaux, même turbides, peut faciliter le développement d’espèces comme le moustique commun, très tolérant à la pollution », explique l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France.

Une arrivée des moustiques mi-juin ?

L’ARS ne peut pas encore être sûre d’une recrudescence dans les prochains jours, mais précise que les inondations n’auront aucune influence sur la présence de moustique tigre.

Pour les autres, cela dépendra donc du thermomètre. « Il faut en moyenne des températures de 23 degrés le jour et 15 degrés la nuit, sur une période d’au moins dix jours, pour permettre un développement. Si la chaleur est plus forte, cela ira encore plus vite », avertit Stéphane Robert.

Météo France prévoit pour l’instant une baisse des températures cette semaine, stabilisées entre 18 et 20 degrés en Ile-de-France, mais qui remonteront ensuite pour se fixer dans la moyenne favorable aux moustiques.

Il ne serait pas étonnant d’avoir un épisode important vers mi-juin. Bien que les périodes où les moustiques sont de sortie sont très variables d’année en année (mi-mars en 2014, pendant l’été en 2015 par exemple), le déroulé des événements climatiques de 2016 lui rappelle les inondations de la vallée de la Seine en 2013 (déjà), au mois de mai. S’il n’est pas possible de chiffrer la population de moustiques précisément, « on avait noté à l’époque beaucoup de cas exceptionnels de prolifération extrême sur les bords de Seine », précise l’entomologiste. Un scénario qui a de grandes chances de se répéter cette année.

[source : 20 minutes]